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8 mars 2022

PERSPECTIVES DES LNC : Femmes faisant carrière dans les STEM – Journée internationale de la femme 2022

Chaque année, le 8 mars, nous célébrons la Journée internationale de la femme.  Au cours de cette journée, nous soulignons le travail des femmes et des filles qui inspirent les autres en faisant preuve de leadership au quotidien dans diverses sphères sociales, économiques, culturelles et politiques.  C’est aussi une journée pour prendre conscience du fait que des actions sont encore nécessaires pour atteindre la parité des sexes.

Les femmes font partie intégrante du succès des LNC.  En tant qu’organisation basée sur les STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), la durabilité de notre succès continu comprend le recrutement et l’autonomisation des femmes dans les secteurs STEM, la reconnaissance de l’impact de leur travail, mentorat et leadership non seulement sur leurs collègues, mais aussi sur la prochaine génération de travailleurs du secteur nucléaire au Canada. C’est pourquoi il était tout naturel pour nous d’engager : Dre Rosaura Ham-Su, chef de la direction des réacteurs avancés, et Marie-Claude Gregoire, chef de la direction des isotopes, de la radiobiologie et de l’environnement, pour qu’elles nous fassent part de leurs points de vue sur les changements et les défis auxquels font face les femmes des secteurs STEM et le rôle que les femmes occupant un poste dominant peuvent jouer pour soutenir les femmes dans ces secteurs.

Q: Qu’est-ce qui a changé pour les femmes qui poursuivent une carrière dans les STEM?

Dre Ham-Su : Beaucoup de choses. Au Canada, il n’est plus « étrange » de voir des femmes faire carrière dans les STEM. Les attentes qu’on a des femmes quant à leur éducation ont changé, sur le plan familial ou au sein de la société en général. Les enseignants encouragent les femmes à poursuivre la carrière de leur choix. La société a changé. Nous sommes passés à un modèle de pensée où les femmes peuvent faire tout ce qu’elles veulent et l’industrie, le gouvernement et le système éducatif promeuvent activement les opportunités pour les femmes dans les STEM.

Dre Gregoire : Nous constatons une amélioration dans l’opinion des gens en ce qui concerne les femmes qui poursuivent une carrière dans les STEM, mais il reste encore du chemin à faire! Nous voyons cela surtout dans les sociétés où il existe un fort engagement de la direction envers la diversité et l’équité entre les sexes. Par exemple, ma division aux LNC compte deux femmes de talent dans ses rangs dans des positions dominantes : Candice Didychuk supervise nos projets en matière de santé et Jen Olfert, nos projets en matière d’environnement.

Q: Selon vous, quels sont les défis auxquels les femmes sont confrontées en poursuivant une carrière dans les STEM? 

Dre Ham-Su : Les femmes sont très souvent les principales dispensatrices de soins de leurs enfants ou d’un membre de la famille. Poursuivre une carrière dans les STEM peut être beaucoup plus difficile pour les personnes qui sont aussi les principaux dispensateurs d’autres personnes, car ils doivent consacrer beaucoup de temps et d’efforts pour ces deux activités. C’est particulièrement difficile pour elles d’atteindre des postes de direction. Concilier travail et vie personnelle peut être stressant et nécessite de prendre des  difficiles.

Dre Gregoire : Je suis d’accord avec Rosaura, et j’ajouterais également que même si davantage de femmes suivent des études en STEM (43% d’après Statistique Canada), il y a encore des facteurs en jeu qui les handicapent. Les statistiques démontrent que les filles ayant des capacités mathématiques plus élevées sont moins susceptibles de poursuivre des études dans les STEM à l’université que les garçons ayant des capacités mathématiques plus faibles. De plus, les femmes au Canada sont encore minoritaires dans l’obtention d’un diplôme universitaire dans les STEM, même si elles sont majoritaires dans l’obtention d’un diplôme universitaire dans la plupart des autres domaines d’études. En fait, la plupart des récits autour des emplois dans les STEM sont très axés sur la mécanique des projets et des technologies développées. De nombreuses enquêtes ont montré que les femmes, lorsqu’elles choisissent de poursuivre une carrière, sont davantage motivées par un récit qui relie leur travail (actuel ou futur) à une image plus large des avantages qu’il représente pour la société et/ou la communauté. Nous avons besoin de mieux comprendre comment nous pouvons communiquer les opportunités de STEM en réponse à cette motivation.

Q: Selon vous, quel rôle les femmes occupant des postes dominants jouent-elles dans l’avancement des femmes dans les STEM?

Dre Ham-Su : Notre rôle de mentorat est très important. De nombreuses femmes sont venues me voir à différents moments de leur vie pour connaître mon point de vue sur des décisions importantes qu’elles devaient prendre, qu’il s’agisse de la nouvelle étape à franchir dans leur carrière ou du temps à consacrer à leur famille. En fait, une grande partie des conseils que l’on me demande portent sur la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle. Il est important que les femmes dans les STEM sachent que faire une pause au travail ne signifie pas nécessairement la fin de leur avancement professionnel. Elles ne doivent pas non plus penser qu’elles doivent interrompre leur carrière si elles ne le veulent pas. En tant que femmes, nous devons également être visibles dans les salons de l’emploi, les universités et les conférences. Le fait d’être là renforce l’idée qu’il est normal que des femmes soient dans les STEM.

Dre Gregoire : En tant que femmes occupant des postes dominants dans les STEM, nous inspirons également les jeunes générations. Nous pouvons participer à des journées de carrière dans les écoles de nos enfants et parler de ce que nous faisons afin de leur donner des exemples et des anecdotes de la vie réelle. Cela pourrait les aider à voir l’importance des mathématiques et des sciences qu’ils apprennent en classe dans un contexte professionnel et les avantages sociaux que cela pourrait avoir. De plus en plus, les entreprises reconnaissent l’importance de ce genre de démonstration dans les écoles. Notre équipe s’y engage d’ailleurs fortement. Nous reconnaissons également que les cheminements de carrière dans les STEM doivent inclure de meilleures options de flexibilité et de diversité, que ce soit pour aider sa famille ou pour d’autres raisons personnelles. Il est clair que la main-d’œuvre évolue et que la nouvelle génération de travailleurs talentueux est plus encline à poursuivre des carrières dans des entreprises qui leur laissent plus de liberté pour développer leurs projets personnels et professionnels. Ceci est particulièrement le cas dans les domaines des sciences et de la technologie.

Q: Quel conseil donneriez-vous aux femmes et aux filles voulant poursuivre une carrière dans les STEM?

Dre Ham-Su : N’ayez pas peur d’être bonnes en maths ou du travail que cela représente, et amusez-vous!

Dre Gregoire : Concentrez-vous sur vos études et essayez de voir la contribution positive que vous pouvez apporter à la communauté. Tissez des liens avec vos pairs, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Si vous avez la chance de participer à un programme qui comprend un mentor féminin, profitez-en!

Q: Malgré les défis, qu’est-ce qui vous a aidé à poursuivre une carrière dans les STEM?

Dre Ham-Su : Mon intérêt est venu du sentiment de joie que je ressentais quand j’apprenais comment les choses fonctionnent. Mes parents ont encouragé mes centres d’intérêt, même s’ils n’étaient pas eux-mêmes très intéressés par les mêmes choses. Ensuite, les professeurs et les autres étudiants m’ont permis de voir la physique, les mathématiques et les sciences non seulement comme un milieu intéressant mais aussi accueillant. La société joue un rôle important dans notre perception. Sentir qu’on est la bienvenue dans une conversation entre des experts et pouvoir y participer est essentiel pour créer une image positive d’une profession ou d’un ensemble de professions. J’ai trouvé des mentors et des modèles inspirants dans mon milieu de travail. J’ai eu la chance d’avoir le soutien de ma famille, de ma communauté et de mes collègues tout au long de ma carrière.

Dre Gregoire : Le travail d’équipe inclusif et l’enthousiasme de mes pairs et le soutien d’un certain nombre de cadres supérieurs (hommes et femmes) qui défendaient le leadership des femmes dans les STEM. 

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La Dre Ham-Su travaille depuis plus de 25 ans dans le domaine des sciences et de la technologie.  Elle possède une expérience technique spécifique liée aux technologies des réacteurs avancés, ayant passé de nombreuses années à faire de la recherche sur les matériaux, le combustible nucléaire et les cycles du combustible. Son expertise scientifique est centrée sur l’influence de la transformation et de la fabrication sur la performance des matériaux et des composants.  Au sein d’EACL/LNC, elle a occupé de nombreux postes de direction, notamment celle de chef du A&T des assemblages combustibles, gestionnaire de la direction du développement du combustible, responsable du centre d’excellence des combustibles et des cycles du combustible avancés, directrice (par intérim) de la division des combustibles, des matériaux et de la conception, chef de la direction (par intérim) de la durabilité du parc de réacteurs, et est maintenant chef de la direction des réacteurs avancés.  Elle a activement représenté les LNC et le Canada dans plusieurs groupes de travail internationaux.  La Dre Ham-Su a obtenu son baccalauréat en génie physique de l’Universidad Iberoamericana, au Mexique, et son doctorat en science des matériaux de l’Université McMaster, au Canada.

Avant de se joindre aux LNC en tant que chef de la direction des isotopes, de la radiobiologie et de l’environnement, la Dre Gregoire a travaillé pendant 14 ans pour l’Organisation australienne des sciences et technologies nucléaires (ANSTO), où elle a assumé plusieurs postes de gestion tels que chef de l’institut de recherche LifeSciences et chef du thème de recherche en santé humaine. Elle était responsable de la recherche sur la compréhension des effets des rayonnements sur la santé ainsi que sur l’optimisation et l’utilisation des technologies nucléaires pour améliorer la santé grâce à des stratégies environnementales, préventives et thérapeutiques améliorées. Elle était le cadre responsable de la candidature réussie de l’ANSTO au prix de  Athena Swan Bronze Award – Athena Swan Charter | Advance HE (advance-he.ac.uk) –  et co-directrice du Graduate Institute au cœur de l’ANSTO Innovation Precinct. Elle a également passé 11 ans à travailler pour le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) en France où elle a occupé plusieurs postes de recherche et de direction.

Son expertise et son principal domaine de recherche sont le développement de méthodes dans les technologies d’imagerie moléculaire telles que la tomographie par émission de photons uniques (SPECT) et la tomographie par émission de positrons (TEP) pour la recherche préclinique et clinique. Elle est titulaire d’un doctorat en Contrôle des systèmes obtenu en France et occupe également un poste de professeur auxiliaire à l’Université de Sydney, Faculté de médecine et de santé.

 



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