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Préservation de l’habitat d’une population de martinet ramoneur au réacteur NPD

Comme son nom l’indique, le martinet ramoneur aime construire son nid et se reposer dans des cheminées et d’autres structures creuses artificielles. Ces petits oiseaux à la forme allongée unique sont des insectivores migratoires qui arrivent au Canada et aux États-Unis chaque printemps et qui repartent vers l’Amérique du Sud à l’automne.

Selon l’Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le martinet ramoneur au Canada, leur population a baissé de 95 pour cent depuis 1968, ce qui en fait une espèce en péril. On croit que cette baisse est attribuable à plusieurs facteurs, soit aux conditions météorologiques changeantes, aux pénuries d’aliments et à la réduction de son habitat de repos.

Les oiseaux non appariés et les juvéniles se reposent généralement en colonie à l’intérieur de grandes structures. Le nombre de membres au sein de la colonie augmente durant la saison alors que les jeunes ayant atteint l’âge de l’envoi et les parents s’y joignent. Un seul puits de cheminée peut abriter des milliers d’oiseaux. En tout, 750 aires de repos ont été dénombrées au Québec, en Ontario et dans les provinces maritimes, dont un au réacteur nucléaire de démonstration (NPD) à Rolphton.

Qu’est-ce qui attire le martinet ramoneur au réacteur NPD?

Ontario Hydro a exploité le réacteur NPD, principalement à titre d’installation de formation, pour plusieurs générations d’exploitants et d’ingénieurs de réacteurs CANDU®, pendant un quart de siècle, soit de 1962 à 1987. Après la mise en état d’arrêt du réacteur, le puits de ventilation a été adopté par un grand nombre de martinets ramoneurs qui transforment chaque année cette structure en forme de cheminée en aire de repos. Les martinets ramoneurs utilisent aujourd’hui le puits de ventilation du NPD comme importante halte durant leur migration du printemps et peuvent s’y réunir en nombre pouvant dépasser les 2 000 individus.

En 2010, des biologistes du programme de protection de l’environnement des LNC ont lancé un programme de dénombrement en soirée des oiseaux dans le but de cerner des tendances quant aux nombres de martinets ramoneurs qui utilisent le puits de cheminée du réacteur NPD comme aire de repos. C’est ainsi que, chaque année, dans le cadre des efforts de surveillance de cette espèce protégée, les LNC font le compte des martinets ramoneurs qui entrent dans le puits de ventilation au coucher du soleil. D’une certaine façon, les martinets ramoneurs ont choisi un hôte idéal pour enquêter sur leurs comportements. Les recherches sur cette espèce d’oiseau constituent un pas important menant à une meilleure compréhension des méthodes de conservation les plus efficaces.

L’habitat est aussi un élément important de la conservation. Maintenant que les préparatifs pour la dernière phase de déclassement du réacteur NPD sont en cours, les LNC ont dû prendre une décision quant à l’habitat du martinet ramoneur. Après avoir animé un atelier servant à discuter des diverses options proposées, y compris la construction d’un nouvel habitat artificiel, les LNC ont pris la décision de conserver le puits de ventilation actuel comme abri pour les martinets ramoneurs. Les LNC en sont venus à cette décision après avoir tenu compte des importantes observations de groupes intéressés et compétents, y compris Environnement et Changement climatique Canada, la Shawville Roost Initiative, Ontario SwiftWatch d’Études d’oiseaux Canada, la Commission canadienne de sûreté nucléaire, l’Université Trent, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, et l’Université Brock.

Le maintien du puits de ventilation à titre d’habitat aura pour effet de réduire le taux de perturbation de la population de martinets ramoneurs qui utilisent ce puits durant leur migration. D’ici 2020, l’année où l’on prévoit avoir terminé le déclassement du réacteur NPD, les martinets ramoneurs seront les seuls habitants de l’emplacement du NPD.

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